vendredi 31 octobre 2008

MOIS DE NOVEMBRE 2008



MOIS DE NOVEMBRE 2008

Une autentique histoire belge reçue d'un ami "de la même ethnie"!

LETTRE OUVERTE A MONSIEUR MAURICE LIPPENS.

Cher Maurice,

Nous avons la tristesse d'apprendre ton départ à le retraite.Il faut dire que tu l'as bien mérité. Quel ,parcours que le tien! D'abord sorti de l'ULB avec un doctorat en droit, ensuite de Harvard Business School. On peut dire que tu as toujours su ce que tu voulais. De l'argent, beaucoup d'argent. Et tu en as gagné beaucoup dans toutes les pretigieuses fonctions que tu as occupées ou occupes encore aux conseils d'administration de Belgacom, Finasure, GBL, Suez-Tractebel, Total, sans oublier Fortis que tu as presque mené à la banqueroute, mais nous y reviendrons. On peut dire que tu as été récompensé de tes efforts par tes pairs: 1994 manager de l'année, 1996 entrepreneur belge de l'année, prix décerné par l'université de Stanford et enfin 1998 Prix de l'innovation décerné par INSEAD BELGIUM. Que d'honneurs pour quelqu'un comme toi.

On a toujours su reconnaitre en toi tes vraies qualités: la voracité et l'attrait inébranlable du gain. Car en ce qui concerne ta voracité, ils ne se sont pas trompés, en pleine tempête médiatique de tes amis de la FEB contre les salaires trop élevés qui mettent en péril les entreprises belges, toi tu t'offres une augmentation de 75% sur un salaire déjà mirobolant. Tu es vraiment un chef! Un boss parmi les boss, non vraiment on m'a dit que j'étais quelqu'un sans complexe et sans gêne, mais toi, t'es un Dieu pour moi, t'es le roi.

Enfin quoiqu'il en soit tu ne pouvais pas réusir tout ce que tu entreprends, et là en l'occurence tu t'es bien planté. Tu as perdu beaucoup d'argent pour ton groupe Fortis. Tu as gaspillé des milliards d'euros, enfin, pas vraiment les tiens, non l'argent de tes clients. L'argent des gens qu'ils t'avaient confié pour leur pension. Tu as joué leur argent en bourse dans des placements très risqués, tu as fait des achats inconsidérés de banques concurrentes pour des milliards d'euros et voila que tout te revient droit dans le visage. Ce n'est pas de chance pour eux, tes clients et petits actionnaires; toi, hé bien cela devrait aller. Toi tu ne risques pas de te retrouver sans le sou, tu ne risques pas de devoir compter tes cents (sais-tu à quoi ressemble un cent?) pour payer ta facture d'électricité, ou encore pour faire tes courses; toi tu manges au restaurant. Tu ne te retrouveras certainement pas avec une malheureuse pension de 650 euros par mois comme des dizaines de milliers de Belges. Non, quand on est issu d'une famille 19ème fortune du pays, on n'a pas ce genre de tracasserie. Il est peut-être temps, en effet, que tu te retires sur cet échec, que tu nous laisses, nous les contribuables, avec l'immense dette que tu nous as léguée. Que tu profites de ta retraite "dignement" gagnée. Tu pourras toujours prendre ton café le matin, en lisant le Financial Times sur la terrasse face à la mer du Manoir de ton frère Léopold à Knokke. Tu pourras aussi te rendre dans les salons du Cercle de Lorraine, fumer des cigares et boire du Brandy avec tes semblables, en vous congratulant d'être les maitres du monde. Ils trouveront certainement des mots pour te remonter le moral. T'auras sûrement du temps pour voyager, ce seront de belles années pour toi. Mais s'il te rete un peu de dignité humaine, arrête-toi 5 minutes et réfléchisaux vies que tu as grandement contribué à briser. Essaye de penser, ne fut-ce que 5 minutes, que pour des millions de gens, par ta faute, les futures années ne vont pas être belles. Je ne parlme pas que des malheurex épargnants de Fortis que tu as peut-être contribué à ruiner, je parle aussi des clients d'Electrabel qui ne peuvent plus payer leur facture d'électricité. Et là, je ne parle que du plus visible. Parce que je pourrais évidemment évoquer le fait que ton groupe Total pollue et détruit la planète et que les conséquences seront terribles à terme. Que te dire d'autre? Te sens-tu ne fut-ce qu'un petit peu coupable? Il est probable que non. Mais tu as bien raison, tant que tout va bien pour toi, tout va. Il me reste encore à te saluer, te dire bonvent et merci pour rien. Et en paraphrasant Bertrand Cantat te dire ceci: Mon cher Maurice, nous partageons bel et bien la même planète, mais nous ne sommes définitivement pas du même monde.

JM

NOTA: Si j'ai tenu, cette fois-ci et après plusieurs jours de réflexion, à vous informer de cette lettre ouverte adressée à un important personnage Belge, ce n'est pas pour entamer une polémique qui n'aurait aucun sens à mon niveau, mais au contraire pour vous indiquer, par ce moyen qui vient de m'être fourni, que lorsque les Belges, particulièrement placides généralement, se mettent à remuer dans leur coin, il y a tout lieu de commencer à se méfier des conséquences prévisibles dans ce genre d'affaires... Ce n'est certes pas ce que l'on pourrait appeler une "histoire drôle"!

Invitation par Nanou:

Le 31 du mois d'octobre Nanou invita pour un repas ses amies de l'association " Les Bélugues" de Tourtour. 14 personnes à table, ouf! heureusement qu'il n'y eut pas de défection!!! et que ma fille est venue en renfort...


Les Belugues sont une association de femmes qui se réunissent pour coudre à la main comme autrefois des vêtements provençaux, des vêtements de femmes exclusivement. Le terme de Belugue signifie en Provençal, "étincelle". Effectivement, après réflexion, ces femmes sont bien des étincelles dans notre ciel provençal. Perfidement je viens de les "affubler" d'un surnom, jeu de mots tellement facile à faire que je suis surpris de ne pas y avoir pensé plus tôt... Je constate que je décline!!! J'ai trouvé que "les beluguettes" leur seyait parfaitement (sous entendu "les belles Huguettes dans mon esprit déformé). Malheureusement, après consultation de mon dictionnairte provençal, "beluguet" signifie "pétillant, sémillant" aussi contrairement au but moqueur que je poursuivais, mes belles Huguettes sont bien de pétillantes et sémillantes personnes et le surnom que j'avais trouvé leur convient parfaitement en réalité. vous en conviendrez en le vérifiant sur la photo.


Repas réussi pour ces dames quant à moi, je me suis retrouvé " convivant" chez un mari qui n'a pas voulu me laisser seul avec tout ce "harem". J'explique le terme "convivant" ci après, que l'on pourrait aussi bien écrire en deux mots!!



Le "convivant"
En effet, j'ai des hôtes suisses alémaniques (notez bien la différence de terme qui veut dire allemand d'une autre manière, comme par exemple ne dites jamais à un Ecossais qu'il est Anglais) ! Un jour la suissesse m'interpelle en me disant gentiment que dans son studio, elle avait un "convivant". Stupéfaction de ma part! Que voulait-elle insinuer par ce terme? J'ai immédiatement pensé qu'elle avait pu avoir une dispute avec son mari... mais le ménage ne me semblait pas être sujet à ce genre de conflit. Alors, lui demandant des explications, je finis par comprendre qu'un loir s'était introduit dans le grenier placé au dessus du studio. Tout le monde aura compris qu'elle voulait dire un "convive". Je lui dis donc que j'allais m'en occuper pour l'occire, mais elle ne voulu rien entendre. Je lui ai dit qu'il n'était pas normal que l'on s'introduise chez moi sans payer sa location... Croyant que j'étais peut-être capable de ce genre de comportement, elle se dit prête à verser un loyer pour le sauver! Bien sûr, cette plaisanterie de ma part fut enfin comprise, mais le nouveau terme me parut digne d'être conserver en mémoire. Des "cons vivants", je fus tenté de lui dire que ce n'était pas ce qui faisait défaut sur cette planète!!! Mais j'eus quand même la délicatesse de ne pas pousser le bouchon trop loin... elle aurait pu le prendre pour elle ce qui n'était pas du tout mon intention, d'autant que je parle moins bien l'allemand qu'elle, le français.
Et puis, il faut être "smart" avec la clientèle, surtout dans la situation économique actuelle, si l'on veut qu'elle revienne, ce qui était déjà le cas pour ces amis suisses! Comme quoi, le commerce peut améliorer l'esprit des gens, le mien en particulier, d'où l'expression: "il est d'un bon commerce", mais je ne sais pas encore si cela peut aussi s'adresser à moi!!! Je sais, de source sûre, qu'un certain mien ami en doute fort...

LE TEMPS DES OLIVES:

Je précise pour mes amis étrangers à notre langue, qui l'on déjà probablement remarqué, que le français est riche et subtile; il permet d'employer des paradoxes avec lesquels je prends plaisir à jouer, aussi ne prenez pas toujours mes écrits au premier degré... car j'aime beaucoup jouer avec les mots. C'est notamment le cas pour ce paragraphe.
Novembre est le temps des olives. Je regrette de n'être pas un chanteur inspiré car j'aurais pu vous faire une chanson du genre "le temps des cerises" revue et corrigée par le groupe Noir Désir sur ce thème... Malheureusement je ne suis ni chanteur ni inspiré... par contre moi aussi j'ai frappé ma femme! Non, je ne l'ai pas frappée comme ce butor pour la faire mourir sous les coups de boutoir, mais il s'en est fallu de peu. Un jour donc, serait-ce une faute de frappe... j'ai frappé son imagination. Elle fut tellement frappée d'étonnement qu'elle faillit en "mourir de rire"!!! Vous me direz que le résultat aurait été identique, même si la méthode était différente! Certes je le concède et comme je connais bien la formule technique depuis longtemps éprouvée dans l'armée française pour l'avoir utilisée parfois avec mes subalternes, : "même faute, même ordre, même motif et donc même punition"... J'aurais donc écopé de 8 années de taule! Plutôt que d'en faire 4 à Vilnius, j'aurais préféré faire 8 ans aux Baumettes à Marseille. Je n'ai rien contre la Lituanie, mais je préfère le climat provençal, il y fait moins froid. Il est vrai qu'à la réflexion, ma femme n'aurait plus été là pour m'apporter des oranges! J'en eus été 'fort marri". Alors ... j'ai décidé de redevenir sérieux et ne vous chanterai donc pas "le Temps des Olives"!

vendredi 24 octobre 2008

mois d'octobre 2008









OCTOBRE 2008;


Commençons toujours par une histoire drôle ou édifiante:

Aujourd'hui, ce sera encore une histoire drôle qu'un de mes amis (qui se reconnaîtra certainement) m'a adressée et que je vous transmets.


"DE L'ABSURDITÉ DES AIDES EUROPÉENNES"


En préface il faut préciser qu'il n'y a qu'un Britannique qui peut émettre de pareilles idées...


"Monsieur le Ministre de l'Agriculture Britannique:

J'ai un ami fermier qui vient de recevoir un chèque de 3.000 livres de la part de l'agence rurale pour non-élevage de porcs. C'est pourquoi j'aimerais me lancer dans cette activité de "non-élevage de porcs".

Questions: quelle est la meilleure race de porcs à ne pas élever pour respecter toutes les directives européennes dans le cadre de la politique agricole commune? Je suis prêt à ne pas élever la race que vous me conseillerez. Existe-t-il au niveau national un organisme de formation continue dans ce domaine?


Mon ami fermier est très heureux dans son travail. Il a élevé des porcs pendant 40 ans et le meilleur bénéfice qu'il en a tiré est de 1.422 livres en 1968, jusqu'à ce qu'il reçoive votre chèque pour ne pas en élever.


Si je reçois 3.000 livres pour ne pas élever 50 porcs, est-ce que je recevrai 6.000 livres pour ne pas en élever 100?

Au début j'envisage d'exploiter sur une petite échelle, m'en tenant à 4.000 porcs non élevés, ce qui ferait 24.000 livres la première année. Mais en m'améliorant je pourrais être plus ambitieux et ne pas élever, disons,40.000 porcs la deuxième année, ce qui me rapporterait 2.400.000 livres.


Peut-être pourrais-je recevoir d'autres subventions, par exemple celle de la lutte relevant de la lutte contre le réchauffement climatique, puisque tous ces porcs non élevés ne produiraient pas de CO2?


Par ailleurs, comme vous indemnisez les fermiers qui ne produisent pas de céréales, peut-être pourrais-je prétendre à bénéficier de ces subventions pour ne pas cultiver de céréales que ne mangeront pas des porcs que je n'élèverai pas?

J'envisage aussi de m'intéresser à l'élevage des vaches touchées par les quotas laitiers. J'apprécierais que vous m'envoyiez toute information à ce sujet, ainsi que la documentation concernant les friches.


Au vu de tous ces projets, vous vous rendez compte que je serai sans emploi et pourrai donc bénéficier des indemnités de chômage.
Je voterai bien sûr pour vous aux prochaines élections.


Nigel Johnson-Hill - Le CRI du Contribuable, le 28-06-2008



VOYAGE EN ALLEMAGNE (relaté à la manière de...)

La caractéristique principale de ce mois d'octobre fut, sans conteste, notre voyage assez impromptu en Allemagne. Nanou étant psychologiquement fatiguée à la suite d'une saison estivale assez chargée et peut-être (je dois être honnête) ayant probablement le sentiment de se sentir un peu délaissée par son époux préféré..., avait besoin d'un recyclage psychologique et il n'y a guère qu'à Constance, ville de nos premières amours, qu'elle pouvait retrouver sa sérénité. Rapidement, une fois la décision prise, je pris contact avec tous nos amis allemands, fort nombreux, de Constance pour organiser notre voyage, trouver une chambre d'hôtes en France pour faire un stop-over et un gîte à Constance acceptant les chiens puisque Phimaï devait faire partie du voyage. En même temps, pour rendre ce voyage utile, nous devions également reprendre contact avec la direction de la Gebhardschule, notre ancien lycée français de Constance, pour savoir comment nos amis allemands comptaient organiser les cérémonies du centenaire de cette école qui doivent avoir lieu l'an prochain, en 2009. N'oublions pas que ce bâtiment fut réquisitionné par le commandement français en zone d'occupation française pendant la période de 1945 à 1955. En d'autres termes, sur 100 ans, nous avions droit à 10% du temps du bâtiment et il était juste que nous prenions une part correspondant au moins au temps d'occupation de ce bâtiment sous les couleurs françaises!!


En réalité tout le monde germanique était bien d'accord et nous sommes heureux d'y avoir retrouvé nos amis de la Direction que nous avions connus 2 années plus tôt. Comme la première fois nous fûmes très bien reçu et nous profitons de ce blog pour les remercier.


Donc, premier point, organiser rapidement notre voyage et notre séjour à Constance et, par la même occasion, en profiter pour revoir tous nos copains et copines , anciens élèves de notre collège, sur le voyage retour (Brisgau en Allemagne, Alsace et région lyonnaise).


Alors, le démon de la technique s'emparant de mon intellect, j'achetai un GPS avec carte européenne pour nous faciliter le voyage... je dis bien "le démon" car cet engin est vraiment diabolique, au moins pour les néophytes comme moi, mais nous y reviendrons!


Voyage aller:


Préparer un tel voyage en y incluant un chien de plus de 45 kg n'est pas aussi simple qu'on le dit. Pensant que la saison froide était déjà bien avancée, nous avons abordé le problème des bagages en choisissant la plus grosse valise à notre disposition, en réalité un vrai coffre, pour y loger le maximum de vêtements d'hiver... j'énumère: manteaux en laine, parkas, pantalons en laine, pulls, bottes fourrées, chapka, gants de laine et j'en oublie encore. Comme chaque fois que Nanou fait une valise, même pour quelques jours, c'est toujours avec le maximum de la garde-robe que l'on se déplace. J'oubliais la couverture, l'eau et la nourriture du chien. Ajoutez à tous ces impedimenta les cadeaux que nous devions distribuer tout le long de notre parcours, se composant de diverses bouteilles de vin , d'huile, de petits cadeaux plus personnalisés et de souvenirs qu'elle avait confectionnés elle-même sous forme de tableaux en scrapbooking et vous aurez un aperçu à peu près exact de l'équipée. ajoutez, pour faire bon poids, un sac de victuailles car, comme de vieux coloniaux que nous sommes, on ne se déplace pas "sans biscuits", terme qui englobe non seulement ce type de nourriture mais tout ce qui se mange et se boit!!! Bref, en un mot comme en cent, la voiture (un Berlingot Citroën) était tellement pleine qu'il aurait été difficile d'y rajouter un timbre-poste... J'ai vraiment le regret de ne pas avoir pris une photo de l'état de cette voiture au moment de notre départ. Moralité: erreur d'appréciation météo sur toute la ligne; nous avons bénéficié d'un "ciel de curé"; un peu de brouillard sur le lac le matin mais dès midi un soleil presque splendide, excepté le jour de notre départ de Constance où nous n'avons retrouvé le soleil qu'en Forêt Noire.


PREMIERE ETAPE:


N'étant plus de la première jeunesse, nous avons pensé raisonnablement faire une étape intermédiaire aux environs de Besançon, mi-parcours du voyage total. Par téléphone je réservai donc une chambre d'hôtes à Pessans, bled paumé, à une vingtaine de kilomètres au sud de Besançon, mais quand même sur la Nationale 83.


Sans encombres notre GPS nous amena directement à cette localité et je me trémoussais d'aise en entendant une gentille voix féminine nous annoncer dans le GPS: "vous êtes arrivés à destination". On a beau dire mais cela fait quand même son effet et cela pose un homme!!! surtout devant son épouse apparemment (je souligne le terme "apparemment") ébahie...


Premier problème en arrivant; le chien ne semblait pas apprécier cette chambre d'hôtes, nous non plus du reste, mais enfin cela nous suffisait pour une nuit. Arrivés assez tôt dans l'après midi, après avoir sorti le minimum de bagages, c'est à dire nos vêtements de nuit et la couverture du chien, nous sommes allés faire un tour dans le village pour en faire le tour. En fait de village il s'agissait d'un hameau d'une cinquantaine d'âmes (?, si l'on peut dire...) et d'un nombre incalculable de splendides vaches "montbéliardes" paissant dans les prairies environnantes . Sûr et certain que ce "trou du Doubs" devait faire un sacré trou dans la couche d'ozone si l'on s'en réfère à notre sens olfactif, même relativement peu développé! le gaz carbonique s'élevant des prairies "embétaillées" devait chatouiller les narines des Anges et les faire s'enrhumer, aussi n'était-il pas étonnant qu'un léger crachin nous fit comprendre qu'il était temps de rentrer dans notre chambre, d'autant que Phimaï, réfractaire à tout ce qui touche à l'eau, préférait encore mieux notre "piaule"que la nature, fut-elle aussi bucolique et parfumée!


SECONDE ÉTAPE:


Dès potron-minet (j'aime beaucoup cette expression!) notre "berger germanique", surnommé pour cela "casque à pointe" nous éveillait pour entamer la seconde partie du voyage. Après un petit déjeuner volontairement succinct (Nanou avait prévenu que nous ne prendrions pas de croissants, mais je pense que nos hôtes furent très surpris de cette décision car ils n'avaient probablement pas l'intention de nous en offrir!), nous entreprîmes de nous diriger vers Constance en prenant l'autoroute direction Mulhouse pour ensuite remonter par Fribourg en Brisgau et traverser la Forêt Noire.


Comme notre GPS avait assez bien fonctionné la veille, je le programme donc pour atteindre le 3 Deutschordenshalde à Constance... et vogue la galère... pas pour longtemps!


Il s'était mis dans le crâne de vouloir nous faire tourner à droite dès qu'il y avait une sortie dans cette direction alors que l'autoroute s'avérait être la solution la plus directe et la plus évidente. Finalement je fais taire ce gêneur et nous suivons la route que nous connaissions bien depuis plusieurs années. Nous la connaissions bien, c'est exact, mais je n'avais pas prévu que je rencontrerais,"fortuitement" sur ce parcours, le brigadier Hubert Maurice, planqué en "caponnière" dans sa voiture de police à la sortie de l'autoroute de Montbéliard, à l'endroit exact où celle-ci rejoint l'autoroute de Belfort et passe de 120km/heure à 90 km/heure. Le temps de réaliser que j'allais un peu trop vite (j'avais fermé mon GPS depuis longtemps et par conséquent celui-ci ne pouvait pas m'indiquer que je "dépassais la vitesse limitée") et nous fûmes éblouis par un flash en plein jour, immortalisant le n° d'immatriculation du Berlingot dans les fichiers du Ministère des Finances. aussi je ne fus pas surpris à mon retour à Tourtour de voir un courrier de ce ministère m'indiquant que j'avais 45€ à payer de suite sinon... Je dois avouer que même si cela ne fait pas plaisir, il m'est quand même agréable de savoir que j'ai participé, ne serait-ce que par une somme aussi modique, à l'avancement de ce brigadier. Il m'arrive si peu souvent de pouvoir me rendre utile et charitable avec la police...


Mais cela n'est que le début de cette journée mémorable.


Arrivés à Mulhouse, nous nous sommes souvenus que nous avions un GPS dans la voiture et que nous avions investi dans cette bête en pensant qu'elle pourrait nous être utile! Que nenni... ma foi , dirait un Franc-Comtois.


La bête, dès sa remise en service avait toujours la même idée en tête: nous faire tourner à droite... même sur l'autoroute allemande nous conduisant à Fribourg... Placé dans le dilemme de savoir si l'intelligence informatique, basé sur quatre satellites stationnaires dans ce ciel d'Allemagne, était supérieure à la mienne basée dans le style des cigognes, j'en conclus assez bêtement, bien que Nanou ne fut pas de mon avis, de me fier à la technique plutôt qu'à mon instinct! Alors finalement j'ai tourné à droite, puis à gauche , puis à droite, pour me retrouver enfin sur l'autoroute que je venais de quitter mais roulant en sens inverse, c'est à dire dans la direction opposée à la direction de Fribourg!!! (il voulait peut-être me diriger vers le Fribourg suisse?). Chacun sait que sur une autoroute, il n'y a qu'une solution: continuer, continuer... "jusqu'à fatigué", comme disent les africains! Nous avons tellement continué en direction de Bâle que finalement nous sommes arrivés dans sa banlieue, c'est à dire à Lörrach. Toujours à l'écoute du GPS qui nous avait complètement paumé, nous suivions les directives venues du ciel: "tournez franchement à gauche, tournez franchement à droite, vous dépassez la vitesse limitée, attention à 800m, tournez franchement etc... je dois reconnaître qu'en matière de franchise, je me suis plusieurs fois posé la question de savoir s'il ne valait pas mieux un petit mensonge! Si bien que nous avons tourné entre Lörrach, Rheinfelden, et un petit salut aux douaniers à la frontière suisse en passant, pendant environ deux heures. Inutile d'ajouter que maintenant je connais particulièrement bien ce coin de la région de Bâle. Je peux même ajouter que ce mot, étymologiquement, en vieil allemand, d'après ce que je crois, viendrait de Loch (prononcez lorr) et que Lörrach voudrait alors dire, à mon avis: "petit trou". Si mes connaissances linguistiques sont bonnes, j'en déduis que nous avons suffisamment visité ce "petit trou de Bâle" ce jour-là, le jour où toutes les bourses du monde se vident dans un trou sans fond!


Mais la journée n'était pas finie et devait nous apporter encore une petite surprise


5 heures 10 :


C'est l'heure exacte de la surprise!


Finalement notre animal GPS nous amena bien directement au terme et au lieu dit de notre voyage . Arrivés à destination, la propriétaire nous informe gentiment, après un accueil chaleureux comme seuls les propriétaires de gîtes en ont le secret..., que nous aurions une visite à 5 heures 10. Il était environ 4 heures un quart. Nous avons tout de suite pensé qu'il s'agissait de la visite des lieux par un agent immobilier, la propriété étant probablement mise en vente.


Déballant nos affaires tranquillement, nous ne soucions plus de l'heure quand à 5 heures 10 pile, mais vraiment pile, une personne débarque chez nous accompagnée par la propriétaire!


Incroyable exactitude pour des gens habitués à l'heure provençale... La discipline germanique venait de nous frapper directement de plein fouet!!! Sidérés par une telle ponctualité, nous en restions médusés. Impossible d'imaginer qu'un rendez-vous puisse se réaliser à l'heure exacte car, dans notre midi d'abord, on ne dit jamais 5 heures 10, mais plutôt "vers 5 heures " pour arriver tranquillement à 6. Cette affirmation est tellement vraie que la veille de notre départ, Nanou ayant besoin d'aller consulter un médecin spécialiste à Brignoles (qui s'intitule pompeusement la "capitale du Centre Var") avait obtenu un rendez-vous pour 16 heures 30. Nous étions à l'heure au cabinet mais le docteur vint la chercher à 18 heures 30...! (sic) Je n'y ai pensé que trop tard, mais j'aurais dû lui rapporter de notre voyage, un coucou de la Forêt Noire pour lui faire avaler!


LE RESTE DU VOYAGE:


Notant l'exactitude germanique, nous étions donc à 10 heures pile à notre rendez-vous avec la direction allemande de notre ancien collège. Réception chaleureuse comme lors de notre dernière visite il y a deux ans et mise au point de l'organisation des cérémonies du centenaire du bâtiment pour l'an prochain, qui était un des buts de notre voyage.


L'après midi et la soirée furent consacrée à deux réceptions avec nos amis allemands d'un club auquel nous appartenons et le lendemain, visite traditionnelle sur la stèle érigée par la Marine Française à l'endroit où le père de Nanou a eu son accident mortel de voiture en 1948. Ce fut aussi l'occasion de retrouver nos amis allemands de cette localité qui veillent généreusement sur l'entretien de cette stèle et de prendre un excellent repas en leur compagnie dans un restaurant remarquablement sympathique de la région.


Le jour suivant nous quittons Constance pour nous rendre chez notre amie, copine de classe également, à Pfaffenweiler près de Fribourg en Brisgau et là encore notre GPS nous joue des mauvais tours. Pas de problèmes jusqu'au Titisee mais à partir de là impossible de faire obéir l'animal!! J'ai compris par la suite qu'il y avait deux Pfaffenweiler dans le Bade-Wurtemberg et que par esprit de contradiction, le GPS voulait absolument nous conduire à celui que je ne voulais pas...


Finalement, rien de mieux que de parler aux gens pour demander notre route et nous sommes arrivés exactement, sans son "précieux concours", à destination . Une journée mémorable en compagnie de notre amie puis, direction nos copains d'Alsace, deux jours après. Visites et repas chez les uns et chez les autres pour terminer par une agréable soirée autour d'une paella préparée par un copain qui avait eu la gentillesse de nous réunir tous chez lui. La soeur d'un de nos amis malheureusement décédé quelques années auparavant, nous fit visiter le musée de l'automobile à Mulhouse au cours d'une après midi. C'est actuellement le plus important musée du monde traitant de ce sujet et il y a de quoi rester stupéfait devant le nombre, l'état et la qualité des véhicules présentés là, surtout lorsque l'on sait que c'était la passion de deux collectionneurs, les frères Schlumpf, sur leurs propres deniers mais aussi au prix, il faut l'ajouter, de leur usine de textile qui en succomba.



Après l'Alsace, la région lyonnaise, pour une dernière étape avant de retrouver Tourtour. Là aussi et encore l'amitié était au rendez-vous. Grâce à nos amis, nous nous retrouvions avec d'autres copains de Châlons sur Saône à la table d'un restaurant réputé et au centre d'une vue panoramique de 308 degrés sur la vallée de la Saône et des monts du Beaujolais. Endroit paradisiaque et menu angélique!

Retour sur Tourtour où l'une de nos premières préoccupations fut de passer sur la balance pour vérifier ce que notre voyage nous avait rapporté... 6 kilos de graisse supplémentaire!!! Merci , chers amis, nous pensons souvent à vous maintenant au moment des repas car, s'il est si agréable de prendre du poids en votre compagnie, il nous est difficile d'en perdre après vous avoir quittés...


En résumé ce voyage fut un véritable régal sur tous les plans et nous remercions tous nos amis de nous avoir aussi bien reçus.



LES VRAIS RESPONSABLES DE NOTRE EMBONPOINT!!!